Abbaye Royale de Chaalis (J-J. Rousseau)

Abbaye Royale de Chaalis (J-J. Rousseau)

Fondation Jacquemart-André

60300 Fontaine-Chaalis
France

Picardie

Tél. : Tel03.44.54.04.02

Fax : Fax03.44.54.07.90

http://www.chaalis.fr

Ce lieu adhère à la fédération Classement Monument Historique : Maison Musée littéraire Activités pédagogiques proposées
Période : 18ème siècle
Type de lieu : Musée littéraire
Propriétaire : Institut de France
Gestionnaire : Idem
Contact : Alexis De Kermel

Au coeur de la forêt d'Ermenonville, dans l'Oise, l'Abbaye royale de Chaalis présente, au delà de sept siècles d'histoire, les fastes d'une exceptionnelle demeure de collectionneur. L'abbaye et le domaine ont été légués à l' Institut de France en 1912 par Nélie Jacquemart, veuve d'Edouard André. Les ruines de l'abbatiale du XIIIe siècle, la chapelle ornée de fresques du XVIe siècle, l'immense parc, la roseraie et les étangs ajoutent à l'attrait du musée.

L'importante collection Jean-Jacques Rousseau trouve sa place au sein de ce domaine qui comporte sur ses terres la "cabane" du philosophe et le "désert" d'Ermenonville, mais aussi des manuscrits musicaux autographes, une masse de documents concernant ses œuvres et, bien entendu, une iconographie aussi complète que possible. Aussi, à côté des très riches collections du musée, une galerie est-elle consacrée à Jean-Jacques Rousseau, à sa personne, à son œuvre et au culte dont il fut l'objet. Cette collection de plusieurs centaines de pièces rares comprend en outre quelques planches botaniques du philosophe.

 

Le 8 juin 2013 a eu lieu l'inauguration du Sentier des écrivains en présence du Président du Conseil général de l'Oise et du Chancelier de l'Institut de France. Il permet de relier à pied ou en vélo le parc Jean-Jacques Rousseau et l'Abbaye de Chaalis.

"Le vallon romantique Entre le parc Jean-Jacques Rousseau, à Ermenonville, et l’Abbaye royale de Chaalis, dans un espace géographiquement des plus réduits, situé à douze lieues au nord est de Paris, le petit vallon de la Launette attira successivement Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), Étienne Pivert de Senancour (1770-1746) et Gérard de Nerval (1808-1855). Ils firent de cet espace, déjà plein de spiritualité, l’un des berceaux du romantisme littéraire français. Les trois écrivains ont développé une botanique du souvenir dans des lieux qu’ils ont parcourus. La pervenche pour Rousseau, la violette pour Senancour et pour Nerval, à Ermenonville, « les grands chênes d'un vert uniforme, les troncs blancs des bouleaux au feuillage frissonnant, les branches des saules et des coudriers, un bouquet de pins, le lierre qui festonne avec grâce, la ronce. Où sont les buissons de roses? L'églantier et le framboisier les cachent, les lauriers, les a-t-on coupés ? » Gérard de Nerval, Les Filles du feu, « Sylvie, IX Ermenonville. Et chacun dans la rêverie d’une idylle improbable : « Il se peut que le sort en voulant ainsi, on entende s’approcher secrètement une femme remplie de grâce, aimante, et que derrière quelque rideau, mais sûre d’être bien visible, à cause des rayons du couchant, elle se montre sans autre voile, pour la première fois, se recule vite, et revienne d’elle-même en souriant de sa voluptueuse résolution» et Senancour de poursuivre dans l’amère réalité « Mais ensuite il faudra vieillir. Où sont aujourd’hui les violettes qui fleurirent pour d’anciennes générations? » Senancour, Oberman « Dernière lettre connue, sans date ”, Ed. Gustave Michaut, Hachette, 1913, p 245. Le Sentier des écrivains s’inscrit dans le projet de René de Girardin qui, au XVIIIe siècle, avait créé « un sentier des peintres» dans le Désert. Dans le fond de cette vallée humide, le chemin permet de relier les deux sites sans avoir à affronter les dangers de la circulation automobile et dans un environnement que le « médecin » de Jean-Jacques Rousseau décrivait ainsi : « C’est un pays où des terrains très variés par les inégalités, des sols de diverses qualités, des cultures de plusieurs espèces, beaucoup de bois, des eaux courantes et d’autres dormantes, nourrissent, dans l’espace de deux mille toises autour du château, plus de plantes qu’il ne s’en trouve d’ordinaire dans dix lieues de pays. » Au départ de l’abbaye de Chaalis ou du parc Jean-Jacques Rousseau, le promeneur est guidé par les textes des écrivains inscrits sur des panneaux directionnels et renseigné par d’autres panneaux qui évoquent la forêt, la flore et la faune dans les lieux marécageux, et l’activité des hommes pour réguler la nature. Ces deux lieux sont comme un diptyque : à l’église cistercienne répond le Temple de la Philosophie, aux Évangélistes de la chapelle, la Sibylle tiburtine, à la règle de saint Bernard, le nouveau Contrat social de Rousseau, à l’Aminte du Tasse, la Sylvie de Nerval, aux poèmes de Francesco Colonna, ceux de Pétrarque. Ces deux lieux sont imprégnés par les arts italiens sur lesquels s’établira en partie le romantisme français. Fasse que les promenades du rêveur s’imprègnent des paysages pittoresques de ce vallon authentiquement romantique." Jean-Marc Vasseur

Photo : Étang de Chaalis, M. Gombard.

Auteurs représentés

  • Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) 
  • Gérard De Nerval (1808-1855) 

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