Pavillon Gustave Flaubert (RMN)

Le Pavillon de Flaubert à Croisset

Le pavillon au bord de l’eau est l’unique témoignage de la propriété occupée par la famille Flaubert en bord de Seine. C’est dans cette « maison blanche » que l’écrivain a écrit l’essentiel de son œuvre. Installé au premier étage de la maison, son cabinet d’écriture ouvrait sur la Seine et le jardin.

« Là-bas sur un fleuve moins antique j’ai quelque part une maison blanche dont les volets sont fermés, maintenant que je n’y suis pas. Les peupliers sans feuilles frémissent dans le brouillard froid […] J’ai laissé la longue terrasse bordée de tilleuls Louis XIV où l’été je me promène en peignoir blanc. […] J’ai laissé le grand mur tapissé de roses avec le pavillon au bord de l’eau — une touffe de chèvrefeuille passe en dehors sur le balcon de fer — à une heure du matin en juillet par clair de lune il fait bon voir venir pêcher les caluyots[1]. »

Gustave Flaubert, Voyage en Égypte
La cange, III, février 1850.

Le seul vestige de la propriété des Flaubert

Situé en bordure de la Seine, le Pavillon de Croisset est l’unique vestige de la propriété où Gustave Flaubert où vécut l’essentiel de sa vie d’adulte. En 1844, la famille Flaubert s’installe à Croisset pendant l’été dans une maison blanche à deux étages datant du XVIIe siècle. A l’origine, maison de campagne, la destination du lieu change avec la mort en 1846 du père de Flaubert et Gustave s’installe à demeure à Croisset avec sa mère et sa nièce, la jeune Caroline.

A Croisset, à l’écart de Rouen, Gustave Flaubert écrit tout son œuvre : Madame Bovary, Salammbô, L’Education sentimentale, Bouvard et Pécuchet. C’est le lieu où il reçoit des amis proches avec lesquels il lit son œuvre comme Louis Bouilhet. Plus rarement des écrivains amis qu’il voyait à Paris ont également séjourné à Croisset comme Maxime Du Camp, les frères Goncourt, George Sand, Ivan Tourgueniev.

Au décès de Mme Flaubert en 1872, la propriété passe à sa petite-fille, Caroline, à condition expresse que Flaubert puisse continuer à y vivre. Flaubert meurt à Croisset le 8 mai 1880 alors qu’il travaille sur Bouvard et Pécuchet.

Croisset après Flaubert : la patrimonialisation du lieu

Un an après la mort de Flaubert, le domaine traverse de nombreuses vicissitudes. Vendue, la grande maison est aussitôt détruite et remplacée par une usine. Le pavillon au bord de l’eau a survécu. En 1904, une souscription est lancée à l’initiative de Jean Revel. Le pavillon est racheté, donné en 1906 à la Ville de Rouen et transformé en musée en même temps qu’est fondé le « Comité des Amis de Flaubert ».

Le Pavillon présente dans un espace restreint un ensemble de souvenirs intimes liés à l’écrivain, des portraits de proches et de membres de la famille, des évocations de la maison familiale bouddha doré et les objets liés à l’écriture : des fauteuils, des plumes d’oie et l’encrier en forme de crapaud.

[1] Les caluyots se rapprochent des harengs.

N.B. :
La Mairie de Canteleu conserve une grande partie des livres qui ont appartenu à Flaubert, rangés dans leur bibliothèque d'origine. Dans la salle des Mariages, on peut voir également le fauteuil de Flaubert et la reproduction de la gravure de Jacques Callot, La Tentation de Saint Antoine qui se trouvait dans le cabinet de travail de Croisset. Visites sur rendez-vous: Mairie de Canteleu, Place Jean Jaurès, 76380 Canteleu.